20 mai 2017

On My Way - Nowhere

On My Way
Nowhere
Anthony Jambon (g), Ouriel Ellert (b) et Martin Wangermée (d).
Klarthe Records – KRJ015
Sortie le 2 juin 2017

Bassiste au parcours non conventionnel – il est charpentier avant de devenir basiste – Ouriel Ellert s’investit dans des projets aussi divers les uns que les autres : musique expérimentale avec DnB XP, pop soul de Bastien Picot, musique africaine de Mamani Keita, rock tzigane avec Les Yeux noirs et, bien sûr, le jazz avec le Laurent Derache Trio, Le Jardin, Alex Stuart, le Youpi Quartet et Nowhere.

Les power trio guitare – basse – batterie sont légions dans le rock, à commencer, évidemment, par The Jimi Hendrix Experience, mais sans oublier Cream, Motörhead, Police, Nirvana et la liste est encore longue… La formule a également pris dans le jazz avec des groupes tels que Gateway (John Abercrombie, Dave Holland et Jack Dejohnette), False Alarm (Allan Holdsworth, Paul Carmichael et Gary Husband), Power Tools (Bill Frisell, Melvin Gibbs et Ronald Shannon Jackson), Trio 99 – 00 (Pat Metheny, Larry Grenadier et Bill Stewart), Massacre (Fred Frith, Bill Laswell et Fred Maher)… parmi tant d’autres ! Nowhere part sur les traces de ces aînés.

Ellert a formé Nowhere en 2013 avec Anthony Jambon à la guitare et Martin Wangermée à la batterie. On My Way est le premier disque du trio. Il sort le 2 juin chez Klarthe Records (jeune label indépendant qui se partage entre musique classique et jazz).

Les onze thèmes d’On My Way sont de la plume d’Ellert. Le trio alterne des morceaux enjoués et dansants (« Seven Nights », « Desert ») et des ballades tranquilles (« Ensemble »), voire en mode slow rock (« Where You Are »). Electrique, mais sans véhémence, le son de Nowhere penche davantage vers un jazz-rock intimiste que déjanté. La rythmique est solide (« Feelings »), avec une batterie puissante et mate (« Existence »), soutenue par des lignes de basse tantôt profondes (« Where You Are »), tantôt fluides (« Desert »). La sonorité métallique de la guitare et celle plutôt sourde de  la rythmique produit un contraste efficace (« Feelings »). Jambon est tour à tour aérien (« Where You Are ») ou véloce à la manière d’un guitar hero (« Desert »), tandis que le chorus de Wangermée dans « Existence » est imposant et qu’Ellert prend des solos volontiers mélodieux (« Endless Expectations »).

On My Way s’inscrit dans une tradition de jazz fusion pop rock teintée d’accents soul.