09 juillet 2016

Labyrinthe – Dadèf Quartet

Raphaël Sibertin-Blanc s’est d’abord formé à la musique classique et au violon, avant de se tourner vers les musiques orientales et d’ajouter le kemençe à sa palette. Directeur artistique de l’association Concertons !, enseignant à Music’Halle, membre de l’ensemble FM de Christine Wodraska, mais aussi d’Alambic, de Lakhdar Hanou… Sibertin-Blanc sort Labyrinthe en février 2016 avec Dadèf Quartet.

Dadèf Quartet est constitué de Simon Charrier à la clarinette, Guillaume Gendre à la contrebasse et Carsten Weinmann à la batterie. Le répertoire repose sur neuf morceaux composés par Sibertin-Blanc. A noter, l’élégante pochette du disque, œuvre d’Alem Alquier.

Avec les unissons et contrepoints orientalisants du violon et de la clarinette sur l’ostinato de la contrebasse et le drumming sautillant et régulier de la batterie, « Nain rouge » emporte l’auditeur vers le Moyen-Orient. « Labyrinthe », porté par des riffs rythmiques hypnotiques, installe une ambiance folklorique, avec une ritournelle folk jouée en boucle. Sublimée par le son aigrelet et lancinant du Kemençe, la nostalgie de « Zephyrus Birth » est également mise en relief par les contrechants de la clarinette, la ligne souple et chaude de la contrebasse et les frappes légères de la batterie. « Départ » s’aventure de nouveau dans les territoires folkloriques avec un leitmotiv dansant soutenu par un quartet syncopé. Plus grave, « Cheminements » revient à une atmosphère moyen-orientale portée par le violon, un chorus émouvant de la contrebasse et un final klezmer de la clarinette. Dans « Kurdix », Sibertin-Blanc et Charrier jouent une mélodie étirée, sur une ligne minimaliste de Gendre et les balais guillerets de Weinmann. « Valsatraque » part sur une jolie valse, avec une rythmique entraînante – passages en walking et batterie touffue –, avant de laisser la place à un chorus relevé de la contrebasse. L’introduction « vingtièmiste » de Charrier dans « Minuit au fond des bois » laisse la place à une partition de cirque : la batterie cliquète, le violon et la clarinette dialoguent à qui mieux mieux, pendant que la contrebasse sort l’archet pour calmer tout le monde ! « Cinq Cinq » commence dans une veine médiévale sur des motifs décalées du violon et de la clarinette, accentuées par les tambours et splashes de Weinmann, mais aussi les phrases graves et fluides de Gendre.

Influencé par le Moyen-Orient, le Klezmer, la musique médiévale, les folklores… et tout le reste, Dadèf propose une musique dépaysante, enjouée et émouvante.