17 juillet 2016

A la découverte de... Olivier Calmel

Pianiste, compositeur, orchestrateur, arrangeur, improvisateur… Olivier Calmel poursuit son aventure musicale depuis la fin des années quatre-vingts dix, à la croisée de la musique contemporaine et du jazz, sans se soucier des écoles. Une bonne occasion de partir à la découverte de ce musicien aux multiples facettes.


La musique

A trois ans j’ai commencé le violon, mais ça n’a pas duré... L’année d’après, j’ai suivi des leçons particulières de piano, puis, à sept ans, je suis entré au conservatoire pour apprendre le hautbois, tout en continuant les cours piano en parallèle. Vers douze ans j’ai commencé à vouloir composer. Quelques années plus tard, autour de quatorze ans, j’ai eu envie de jouer avec d’autres musiciens du répertoire de variété. La variété que j’écoutais à l’époque : Prince, Toto… Naturellement, dès qu’on s’intéresse à Prince, on finit par écouter James Brown, puis Maceo Parker… Et le doigt est mis dans l’engrenage ! Parce qu’ensuite, c’est Miles Davis électrique et tout ce qui va avec ! Je suis de cette génération-là : Davis électrique. Avant d’écouter John Coltrane et tous les musiciens d’avant, j’ai commencé par les disques de Davis et Marcus Miller… A côté de cette découverte du jazz, j’ai poursuivi mon cursus en musique classique, d’abord d’écriture au Conservatoire Darius Milhaud, puis d’orchestre et d’improvisation au Conservatoire Wolfgang Amadeus Mozart, pour finir par un prix et un CFEM d’orchestration au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Aubervilliers – La Courneuve.



Les influences

Le début de « mon » jazz c’est Davis électrique : Keith Jarrett, Chick Corea et Herbie Hancock, les trois ensembles qui accompagnent Davis ! Après je me suis intéressé au jazz européen : c’est ce qu’écoutent les copains à l’époque. Mon meilleur ami habite un appartement juste à côté de celui de Thomas Bramerie. Or, à l’époque, Thomas joue avec les frères Belmondo. Le quintet des frères Belmondo joue monstrueux ! Pour moi c’est saturne, je n’ai jamais entendu ça ! Pareil pour « l’école du Label Bleu ». J’ai découvert Bojan Z, Henri Texier, Michel Portal, Louis Sclavis, Julien Lourau… Bien sûr j’ai écouté et relevé beaucoup d’autres musiciens, Duke Ellington, par exemple, mais aussi Astor Piazolla, EST, Bjök, Maurice Ravel, Claude Debussy, Igor Stravinsky… mais il y en a tant !

Olivier Calmel (c) Claude Vittiglio


Cinq clés pour le jazz

Qu’est-ce que le jazz ?

La liberté.

Pourquoi la passion du jazz ?

Il nous donne l’opportunité d’être sincère et libre.

Où écouter du jazz ?

Principalement en concert.

Comment découvrir le jazz ?

Aujourd’hui il y a tellement de choses différentes qu’il y a forcément des choses qui peuvent plaire, mais il faut les chercher. Découvrir le jazz, c’est une démarche active ! Et il faut aller écouter des concerts…

Une anecdote autour du jazz ?

Coltrane qui se fait siffler à l’Olympia, c’est une anecdote qui m’a marqué.


Le portrait chinois

Si j’étais un animal, je serais un bon chat,
Si j’étais un fruit, je serais une pêche,
Si j’étais une boisson, je serais un Orangina sanguine,
Si j’étais un plat, je serais un chicken pie au curry,
Si j’étais une lettre, je serais M,
Si j’étais un mot, je serais ciel,
Si j’étais un chiffre, je serais 7,
Si j’étais une couleur, je serais rouge,
Si j’étais une note, je serais do dièse.


Les bonheurs et regrets musicaux

Le concerto pour violoncelle est sans doute à ce jour ma plus belle réussite parce qu’il synthétise très bien ma culture de jazz, de musique écrite, de musique concertante... Et mon plus grand regret c’est que Prince soit déjà mort..


Sur l’île déserte…

Quels disques ? Le Requiem de Giuseppe Verdi dirigé par Ricardo Mutti à La Scala.

Quels livres ?  L’étranger d’Albert Camus.

Quels films ? Brazil.

Quelles peintures ? Celles de Claude Monet.

Quels loisirs ? Les jeux de société.


Les projets

Actuellement je travaille sur une commande pour la Maitrise de Radio France : une œuvre pour chœurs d’enfants et orchestre sur des textes de Victor Hugo. Sinon, j’ai aussi écrit pour l’Orchestre National d’Ile de France (ONDIF) et nous jouons en juin 2017. Le Chœur Régional Vittoria d'Ile de France m’a également passé commande d’une cantate. Elle sera créée en février prochain, en même temps qu’une cantate de mon père. C’est un projet  magnifique sur un texte original de Pierre-Henri Loÿs.


Côté jazz, j’ai deux projets qui défoncent et que j’aime : Cinematics et Double Celli. Double Celli est de la musique acoustique, alors que Cinematics relève de la musique électrique. A la rentrée, j’enregistre avec Double Celli. J’y crois beaucoup et c’est très important pour moi.

En bref, je suis pleinement avec mes projets actuels, et fais exactement ce qui me plaît…


Trois vœux…

1.    Que le jazz ne soit plus considéré comme une musique élitiste.

2.    Que le jazz revienne sur les ondes et à la télévision.

3.    Que mes proches soient en bonne santé.